Définition :

Le local à usage mixte se définit comme étant un lieu d’habitation et d’exercice d’une activité libérale professionnelle. En d’autres termes, dans cette habitation une partie est réservée à l’activité libérale (pièce(s), coin de bureau) et le reste conserve son usage de résidence.
 
Dans quel(s) cas utiliser ce type de local ?
Pour un professionnel libéral qui nécessite peu d’aménagement pour son activité, la domiciliation se fait traditionnellement à la résidence principale. De manière systématique, le domicile est entièrement consacré à l’habitation et donc pour installer son « bureau » pour l’activité exercée, il va falloir changer son affectation du local en question dans certains cas.
Le changement d’affectation d’un local d’habitation doit satisfaire plusieurs conditions préalables :

-          Si la résidence principale est en location ou en copropriété, il faut vérifier dans le règlement de copropriété ou dans le contrat de bail, si le changement d’affectation n’est pas interdit. En l’absence d’interdiction, le changement d’affectation pourrait être accordé.
-          Pour les grandes villes (plus de 200 000 habitants, Paris et sa petite couronne), il va falloir satisfaire d’autres exigences.

Il existe différents cas de figure en fonction de l’activité exercée :
 
Si l’activité exercée ne nécessite pas de recevoir de clientèle, ni de marchandises, ni de salariés, le changement d’affectation du local dans la résidence principale ne pose pas de contre-indications ou de contraintes particulières.
Par exemple, pour une infirmière libérale à domicile sans salarié, la domiciliation de son cabinet pourra se faire à sa résidence principale car elle n’y recevra pas de clients ni de marchandises. Il en est de même pour un ergothérapeute qui exercerait à domicile aussi.
 
Si l’activité nécessite la réception de clientèle, le professionnel qu’il ait son local dans sa résidence principale ou dans un local indépendant va devoir obtenir préalablement l’immatriculation de l’activité et une autorisation de changement d’affectation dudit local auprès de sa mairie.
Il faut noter que l’autorisation de changement d’affectation est INTUITU PERSONAE, c'est-à-dire qu’elle est personnelle au professionnelle. En cas de déménagement ou de cessation ou de cession de son activité, le local reprend son affectation résidentielle.
Par ailleurs, depuis l’ordonnance du 8 juin 2005, l’autorisation du changement d’affectation est nécessaire dans  les communes de plus de 200 000 habitants, Paris et sa petite couronne.
Si vous êtes dans ce cas là, vous devez vous renseigner et retirer le dossier de changement d’affectation auprès de votre mairie.
Par exemple, l’avocat qui s’installe recevra de la clientèle. Il devra donc demander l’autorisation de changement d’affectation de son local auprès de la mairie si son local se situe dans une commune de plus de 200 000 habitants ou à Paris et sa petite couronne.

Les mentions obligatoires du contrat :

Le contrat de bail pour un usage mixte du local doit être écrit et contenir les mentions suivantes :
-          Le nom ou la dénomination du bailleur et son domicile ou siège social ainsi que ceux de son mandataire le cas échéant.
-          Description de la chose louée et sa destination.
-          Désignation des locaux et équipements dont le locataire a la jouissance exclusive, et énumération des parties, équipements et accessoires de l’immeuble qui font l’objet d’un usage commun.
-          Montant des loyers et modalités de paiement.
-          Règles de révision du loyer, si celle-ci est prévue.
-          Date d’effet et durée du contrat.
-          Montant du dépôt de garantie, s’il en est prévu un.

La plaque :

Quand à l’apposition d’une plaque, il faut vérifier dans le contrat de bail et dans le règlement de copropriété s’il n’y a pas d’interdiction ou de règlementation à cet effet, lorsque votre résidence principale se situe dans une copropriété ou que vous êtes en location. Si vous transférez votre activité et que vous souhaitez laisser une plaque qui indique ce changement, cette situation devra être clairement prévue (notamment la durée) dans le contrat de bail, à défaut le propriétaire n’est pas tenu d’accepter.
 
Sources :
Loi n°86-1290 du 23 décembre 1986 tendant à favoriser l’investissement locatif, l’accession à la propriété de logements sociaux et le développement de l’offre foncière.
Loi n°89-462 du 6 juillet 1989 dite Maladain-Mermaz tendant à améliorer les rapports locatifs et portant modification de la loi du 23/12/1986.